Ces dernières années, un nouveau courant littéraire est apparu : la dystopie. C'est une catégorie de science-fiction où la société imaginaire empêche ses membres d'atteindre le bonheur, par un moyen ou un autre. Aujourd'hui, c'est par le palais que cela passe avec "Freedom La Rupture", comme vous pourrez le constater dans mon article ! Ce roman de Tino Floresta est en vente au prix de 26 euros, éditions Mon Petit Editeur.
« Quelque chose s'est brisé au fond de moi. Quelque chose s'est évanoui. Mon innocence... Ma joie de vivre. Ma soif de réussite. C'est un peu de tout ça. Plus rien ne sera comme avant. » Samantha Brook est une jeune américaine de vingt ans qui vit à Beaver Creek, petite ville du Wyoming. Brillante, elle est admise dans l'une des universités les plus prestigieuses du monde : l'université Christian Da Costa de Bordeaux. Samantha s'envole pour la capitale bordelaise et découvre une nouvelle vie bien loin de celle qu'elle menait auparavant. Le rythme des cours est intense, Samantha s'accroche, elle sera allergologue. Rien ne semble pouvoir la détourner de son objectif. Rien, hormis peut-être ce qu'elle va découvrir un après-midi de mai. Son existence est sur le point de lui échapper. Samantha est face à un dilemme qui va bouleverser ses projets et sa perception de la société...
Quand Tino Floresta nous a proposé de découvrir sa dystopie "Freedom La Rupture", j'avoue que j'ai été surprise car rien dans son résumé ne laissait croire à une histoire dystopique (genre littéraire proche de la science-fiction où l'on découvre une société imaginaire dont les membres ne peuvent pas légalement atteindre le bonheur). Puis, un coup d'oeil à sa couverture m'a permis de comprendre que, oui, cette Terre emprisonnée, c'était bien une dystopie, je pouvais me lancer dans la lecture de "Freedom La Rupture".
J'ai donc reçu "Freedom La Rupture" de la part de Mon Petit Editeur et, avant de le lire, je l'ai, comme à mon habitude, bien observé. Nous avons là un roman broché assez épais malgré le fait qu'il dépasse à peine les 300 pages. Il est suffisamment léger pour être transporté sans encombre dans mon sac : j'applaudis!
Sa couverture est esthétique sans m'attirer trop, à vrai dire, à cause d'un trop fort penchant pour la science-fiction (j'ai de l'imagination, j'imaginais vraiment une Terre enfermée dans une cage, j'imaginais les rayons d'ombre provoqués par ces barreaux...).
Le livre est d'excellente qualité, il n'a pas pris un pli durant ma lecture et est bien mis en page (j'ai apprécié les fois où le texte de l'histoire laissait place à un dessin ou à la retranscription d'un texte qui est lu ou chanté dans l'histoire).
Cependant, j'ai un point fortement négatif à mettre en avant : les fautes ! Leur nombre est directement proportionnel à notre avancée dans le récit. Peu à peu, les virgules disparaissent (quelle horreur de lire des phrases comme, je cite, "Pourquoi qu'est-ce qu'il s'est passé ?" sans virgule ! ), les points d'interrogation aussi, la narration d'une action en plein milieu d'un dialogue a droit à un tiret de dialogue, la première personne du singulier de l'imparfait n'a plus de "s" pour les verbes du premier groupe,... Ce livre est pourtant bel et bien en vente, il ne s'agit pas d'une épreuve non corrigée...
Je continue avec les points négatifs concernant cette fois-ci le "style" de l'auteur. Au début, je lisais ce livre avec grand plaisir, les phrases étaient fluides et agréables à la lecture, j'avançais bien dans le récit. Puis, peu à peu encore une fois, des incohérences sont apparues. Au début, je pensais que c'était dû à l'aspect "science-fiction" du roman, que c'était normal que je ne saisisse pas vraiment ce qu'était tel ou tel objet du futur, super sophistiqué (par exemple, on m'expliquait ce qu'était le moyen de transport "cube" bien après en avoir parlé dans l'histoire, c'est un choix bizarre mais je le respecte, cela nous fait croire que la narration n'est pas là pour nous expliquer cette Terre du futur, mais pour nous le faire découvrir comme des autochtones), mais, plus j'avançais dans "Freedom La Rupture", plus les phrases me semblaient bizarres.
Je ne comptais plus les passages où tel personnage supposé jeune commence à nous parler de manière très soutenue.
Je ne comptais plus non plus les dialogues sans queue-ni-tête où, par exemple, un personnage veut faire une surprise à un autre, puis, après avoir droit à dialogue typique du genre (retranscription de tête, sans les fautes d'orthographe, de conjugaison et autre : "Tu ne triches pas, hein ?" - "Non, je te jure ! C'est quoi la surprise ? Allez, dis-le-moi"), on lit ... "Ah, c'est ça ! C'est mignon, merci beaucoup ! Allons à la plage ! " et, là, le lecteur reste sur sa faim : c'était quoi la surprise ???
On reste dans le domaine des surprises avec une narration qui m'a perturbée, là encore (je cite exactement, cette fois-ci) : "La deuxième surprise fut le lieu de la destination, la première étant le jet privé...". Passons le fait que "le lieu de la destination" soit légèrement pléonasmique, parler d'une seconde surprise (alors qu'on en a parlé d'aucune juste avant) avant de parler de la première... Comment dire... ça marche pas. Imaginez, vous lisez un livre et "la seconde bombe explose" dans l'histoire, on croit avoir raté une page, où une première bombe exploserait !
Avec tout ça, pour bien comprendre "Freedom La Rupture", il fallait être super concentré et relire jusqu'à trois fois chaque page !
Avec un tel manque de relecture(s) et de clarté dans le style de l'auteur, vous vous demandez sûrement comment j'ai fait pour terminer ma lecture de "Freedom La Rupture". La réponse tient en un seul mot : imagination. J'ai adoré l'univers créé par Tino Floresta. J'ai adoré sa dystopie où le moindre bout de gras est traqué jusqu'à se voir délivrer des cartes bancaires spéciales repas où on est débité non pas en argent mais en calories à la caisse. J'ai adoré les petits détails, comme les tatouages-téléphones portables, le cinéma en 4D, la médecine moderne où une opération se passe en dix minutes à peine, les publicités télévisées, les peluches vivantes, les robots-hommes... J'ai adoré aussi les petits clins d'oeil avec des services de feignants où les paresseux sont traités à l'hôpital (il y aurait 3 fois plus de services de ce genre à Marseille ! ) ...
Mais, franchement, cela ne m'a pas suffit. Certes, j'ai pu arriver au bout de "Freedom La Rupture" malgré tout, mais l'imagination de l'auteur ne m'a pas permis de passer à côté du fait que son héroïne est caricaturale (surtout en terme de relations amoureuses à la "Je te connais depuis 3 minutes, mais je t'aime"), je n'ai pas pu m'accrocher à elle.
Cela ne m'a pas permis, non plus, d'oublier le fait que l'événement que l'on attend durant tout le roman, celui dont on parle brièvement dans la quatrième de couverture.... n'arrive qu'à 265ème page sur 307. Par la suite, tout se bouscule, en terme d'action, tant et si bien que l'on ne comprend plus trop bien ce qu'il se passe, je m'attends même à ce qu'une héroïne comme vous et moi se réveille d'un long rêve bizarre qui aurait duré durant tout le livre... Bref, franchement, pour ce qui est de l'histoire, c'était pas le top, vu que l'action est quasiment inexistante durant les 264 premières pages du roman (mais, limite, cela ne m'a pas trop gênée, c'était... reposant de lire l'histoire d'une fille qui va en cours et rencontre un garçon...).
Ce fut donc une pure déception pour moi, tout simplement. Une déception car le grand talent imaginatif de l'auteur est noyé sous les fautes, les balbutiements de style,... Il y aurait eu tant à dire, tant à faire faire avec un tel monde imaginaire... J'espère sincèrement qu'il sera relu, voire réécrit, parce qu'une telle imagination mérite d'être partagée avec brio, ne serait-ce que parce qu'elle nous permet de nous poser des questions sur notre monde à nous.
La note de l'addicte :
Et vous, vous pensez quoi de cette couverture ? Vous avez déjà lu des livres qui vous ont déçu car ils vous semblent "gâcher" un de leur point fort ?
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